Forum national ReSEt : notes de séance

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Journée dense et riche au Parc Chanot de Marseille en ce 12 février : 16 ateliers, plus de 70 exposants, des débats, des témoignages, des rencontres, des livres…

Le Forum National ReSEt, c’est le rendez-vous de toutes les entreprises et des territoires qui mettent au coeur de leurs préoccupations la RSE. C’est donner aux territoires, réseaux et PME de France la possibilité de se rencontrer, d’échanger, de partager… C’est découvrir une vitrine nationale des  bonnes pratiques des territoires et des entreprises françaises qui innovent ! C’est un rendez-vous qui ne parle que de ce qui marche en montrant  des outils et des modèles reproductibles. Cet événement est la caisse de résonance des entreprises  et des initiatives territoriales  mises en place en France. (www.forumreset.com)

 

Mes trois takeaways de la journée :

I- DU SUCCES D’UNE POLITIQUE  QVT…

Milieu LTD, cabinet de conseil à Bruxelles, a fait une enquête relative aux questions de Qualité de Vie au Travail (QVT) sous le projecteur du vieillissement de la population active. Le succès de l’amélioration de la QVT s’est avéré fortement lié à:

  • l’implication des cadres dirigeants et des cadres supérieurs de l’organisation, ne serait-ce qu’en tant que travailleurs eux-mêmes
  • la coordination entre les différents acteurs de l’entreprise
  • l’implication de tous les travailleurs
  • l’approche individualisée (importance des entretiens individuels)
  • un soutien financier, mais aussi technique en terme de dialogue entre les parties prenantes.

  ⇒ Ces conclusions m’inspirent les propositions suivantes : 

  • Offrir aux cadres des occasions de prendre part à la vie de leurs équipes, en favorisant les échanges créatifs et constructifs qui effacent un instant la barrière hiérarchique.
  • Créer des passerelles entre les acteurs de l’entreprise en fédérant les cadres des différents services autour d’actions de synergie. 
  • Permettre aux employés de partager des moments de dialogue et de cohésion hors du cadre de leurs compétences métier.
  • Travailler sur les processus de groupe autant que sur les processus individuels.

 

II- TANT D’ENERGIE PERDUE…

Eric Molinié, secrétaire général de Dalkia, pose la problématique de « l’énergie fatale« . Ainsi nommée car produite mais non utilisable, l’énergie fatale est celle qui émane de tout process de fabrication sans pouvoir être directement réinjectée dans d’autres process. Par exemple, la chaleur produite par un moteur ou la chaleur des eaux de lavage qui partent aux eaux usées. Dans un sens large, on perd donc une partie de ce que l’on a produit. On perd une partie de la production.  

⇒ Cette réalité m’inspire une petite réflexion :

Quid des hommes et de leur énergie ? Ce phénomène d’énergie fatale peut tout à fait être transposé à l’énergie des personnes. Lorsqu’on pense, lorsqu’on agit, notre système physiologique produit une énergie qui est rarement exploitée à 100%. Nous perdons souvent beaucoup d’énergie, par manque d’organisation, par difficulté à communiquer nos logiques, par interdiction à aller au-delà de notre mission, par manque de synchronisation avec nos collaborateurs… « Cette réunion m’a épuisé », dit-on au sortir d’une heure de débat acharné pour faire entendre son point de vue, obtenir ce qui nous paraît constructif. La fatigue vient autant de la lutte menée que de l’énergie stoppée dans son élan. Quand nous avons de bonnes idées, cela crée en nous de l’énergie. Si elle n’est pas utilisée, elle est perdue. Non recyclée, elle nous vide petit à petit et nous démotive.

⇒ Comment ne pas perdre cette énergie auto-générée au sein d’un groupe de collaborateurs ?

  • En entraînant les équipes à jongler avec la créativité de chacun.
  • En rassurant les collaborateurs et les managers sur les bienfaits de cette créativité.
  • En permettant les échanges dans les équipes grâce à des codes de communication partagés par tous.
  • En restant toujours à l’écoute des idées et en leur donnant une place pour le présent ou pour l’avenir.

 

III- LA POLITIQUE DU BIEN-ETRE AU TRAVAIL : UN NOUVEL OUTIL DE MANAGEMENT

Eric Perret, auteur du livre « Osez l’amour de soi – au travail aussi ! », nous explique que nous sommes passés d’un monde compliqué où la technique tenait une place centrale, à un monde complexe où la technologie nous prend de vitesse et nous prive de repères stables. L’incertitude est devenue une donnée… constante ! Dans ce monde où tout peut basculer d’un jour à l’autre, les hommes et les femmes redeviennent le point d’ancrage sur lequel on peut s’appuyer pour construire l’avenir. C’est donc sur eux qu’il faut investir pour garder une stabilité sur le long terme. Ils doivent redevenir l’élément central de l’entreprise. Quelque soit le système dans lequel on se trouve, c’est alors la posture du manager qui prime. Il doit permettre à chacun de répondre à six questions-ciment :

  • Qu’est-ce que je fais là ? (question du sens)
  • Au delà de ma fiche de poste, qu’est-ce qu’on attend de moi ? (rôle stratégique)
  • Qu’est-ce qu’on pense de moi ? (reconnaissance des réussites autant que des échecs)
  • Au delà de mon salaire, qu’est-ce que j’y gagne ? (critères éminemment personnels, qui doivent être reconnus par le manager)
  • Qu’est-ce qui va m’arriver si j’ai un problème ? (peur de la sanction)
  • Comment ça se passe pour les autres ?

Et une dernière question fondamentale : celle de l’amour de soi. Mieux je suis avec moi, mieux je serai avec les autres. Le bien-être permet la souplesse, qui permet l’adaptabilité, qui permet l’exigence. Le mal-être provoque la rigidité, qui ne provoque rien du tout. Comment alors aider les personnes à être bien avec elles-mêmes, au sein de l’organisation ?

Bien-être ⇒ souplesse ⇒ adaptabilité ⇒ exigence ⇒ excellence

Mal-être ⇒ rigidité ⇒ immobilisme

  ⇒ Ce positionnement m’inspire un questionnement : comment investir dans les hommes et les femmes ?

  • En leur permettant de déployer leurs compétences à travers des outils de développement personnel et professionnel.
  • En capitalisant sur des méthodes de travail où l’individu est nourri par le groupe autant qu’il le nourrit.
  • En décloisonnant la fonction professionnelle de la sphère intime, par la prise en compte du salarié en tant que personne vivant et ressentant les impacts de son environnement. C’est-à-dire en redonnant aux ressentis une fonction dans les processus de travail.
  • En faisant participer le salarié à une vision globale des process dans lesquels il s’inscrit.

  Cette journée a été très enrichissante, tant au niveau des contenus que des rencontres. J’ai été particulièrement frappée par l’évolution des postures depuis ma dernière participation : en trois ans, la RSE semble être passée du statut de « démarche militante / cerise sur le gâteau / obligation legislative /outil marketing » (selon les cas) à celui de « élément fonctionnel des organisations du XXIème siécle » en passe de devenir un véritable facteur clé de succès économique. La place de l’humain et le déploiement de son potentiel en tant qu’individu et en tant que collectif créateur semble faire son chemin dans le monde des affaires… Nous sommes sur la bonne voie !